Hand féminin : La Hongrie s’arrête en quarts

L’équipe de Hongrie de handball féminin, médaillée de bronze au dernier Euro, visait à nouveau un podium au championnat du monde en Serbie. Opposées au Brésil, seul représentant sud-américain encore en lice, les coéquipières de Görbicz Anita ont échoué à un cheveu après double prolongation. Elles terminent donc à la huitième place du classement final.

Roumanie-Hongrie : « Ce public aurait mérité mieux » (Photo : Nemzeti Sport/Mirkó István)

Ce championnat du monde laissera sans nul doute un goût amer à la sélection magyare. L’entraîneur par intérim Hajdu János n’a pas su se montrer à la hauteur aux moments cruciaux, les erreurs, elles, étaient en revanche bien présentes, trop même. Le public hongrois a été peu à peu perdu au fil des matchs. La défaite après deux prolongations, c’est à dire 80 minutes de jeu, a été le clou de ce spectacle dommageable et regrettable. Pourtant, la Hongrie était une des favorites de la compétition après la médaille de bronze remportée l’année dernière à l’Euro.

L’objectif officiel annoncé par la fédération hongroise (MKSZ) était les quarts de finale, mais bien sûr que les supporters et les joueuses elles-mêmes souhaitaient un podium. L’envie n’était pas tout le temps au rendez-vous, ni le mental d’ailleurs mais cela est malheureusement assez habituel. Il a surtout manqué la présence d’un entraîneur fort tactiquement et psychologiquement qui aurait su trouver les mots dans les moments délicats.

La phase de poules laissait déjà un mauvais pressentiment : une entame plutôt chaotique contre la République Tchèque, une victoire au bout du suspens face à la Tunisie et une mi-temps plus que moyenne contre l’Australie. Il restait alors les deux rencontres les plus compliquées où la préparation moyenne et les premiers matchs se sont faits ressentir. Une attaque sans courage et un écroulement en deuxième période contre la Roumanie, un manque de lucidité et un seul penalty raté face à l’Allemagne. Le public était pourtant exceptionnel, comme d’habitude, mais cela n’a pas suffit à transcender l’équipe à l’instar de la Serbie en quarts contre la Norvège.

La déception fut grande au coup de sifflet final… (Photo : Nemzeti Sport/Mirkó István)

Le meilleur match de la Hongrie restera de loin le huitième de finale face à l’Espagne où les Hongroises ont mené durant toute la rencontre. Cette victoire aurait pu relancer l’équipe, effacer les erreurs techniques et donner un avantage psychologique. Cela n’a pas été le cas contre le Brésil où à chaque fois que les Hongroises avaient l’occasion de faire le break, une erreur technique s’est glissée dans le jeu. Les Magyares ont en plus bénéficié de la balle de match à la fin du temps réglementaire mais personne ne s’est dévoué pour prendre le tir. Après deux prolongations, le Brésil a su mieux profiter des (nombreuses) erreurs des Hongroises. La Hongrie échoue ainsi au pied du dernier carré, après 80 minutes de jeu, à deux buts de la première équipe sud-américaine à atteindre les demi-finales.

Une déception compréhensible pouvait être sentie dans les interviews d’après-match. Tomori Zsuzsanna, meilleure buteuse du match, a dit que le fait d’être éliminé de la sorte est une très mauvaise sensation. La capitaine Görbicz Anita a déclaré que la place de la sélection était dans le Top 4. Plus lucide, Hajdu János a estimé que le classement final n’est pas si mauvais que cela, d’autant plus qu’il y a eu très peu de matchs préparatoires. Il a tout de même rappelé que l’objectif des huitièmes était finalement atteint, mais ni les joueuses, ni les supporters, ni les journalistes ne pouvaient se contenter de cela.

Cette mauvaise performance pourra être vite oubliée dans un an : l’entraîneur norvégien Karl-Erik Bøhn sera de retour dans quelques mois pour préparer le championnat d’Europe 2014 qui se déroulera à domicile.