Un nouveau jour très sombre pour le football hongrois au niveau des clubs. Ferencváros, dont l’objectif tacite était la phase de groupes de la Ligue des champions, a été sorti dès le premier tour de qualification par le KÍ Klaksvík, une équipe… des Îles Féroé. Après un match nul à l’extérieur, le FTC a subi un cinglant revers 3 à 0 dans son stade qui a coûté son poste à l’entraîneur Stanislav Cherchesov.
Mauvais présentiment dès le match aller
Tandis que la canicule faisait rage en Hongrie, les joueurs de Ferencváros se déplaçaient dans la fraîcheur des Îles Féroé, à Klaksvík, deuxième ville du pays, pour entamer leur saison européenne, un mois seulement après leur 34e sacre national. A la suite d’un huitième de finale de Ligue Europa la saison dernière, le club hongrois visait plus haut, concrètement la phase de groupes de la Ligue des champions comme en 2020-2021. Cependant, le jeu proposé par les vert et blanc lors du match aller laissait grandement à désirer. La raison invoquée par les joueurs eux-mêmes était la taille du terrain et la pelouse synthétique auxquelles ils ne sont pas habitués. Un point positif était tout de même à souligner : pour la première fois depuis quatre ans, six joueurs hongrois (Dibusz, Sigér, Botka, Varga, Lisztes et Pászka) évoluaient simultanément sur le terrain.
Une humiliation à domicile sous les huées des spectateurs
La véritable douche froide n’est venue que la semaine suivante, à la Groupama Aréna, devant plus de 18 000 personnes. Dans une première mi-temps cauchemardesque, sans aucun tir sur le but adverse, Ferencváros s’est mis de plus en plus en difficulté, si bien que les visiteurs ont obtenu un penalty très tôt dans la rencontre avant de doubler la mise sur une erreur de défense. Le coup de grâce est arrivé à la toute dernière minute de la période après un contre et une énorme erreur du gardien Dibusz. Le constat était sans équivoque : des joueurs amateurs surmotivés et appliqués ont produit un jeu plaisant face à des professionnels désemparés et incapables de trouver les solutions.
Les supporters du FTC – du moins ceux qui sont restés dans les tribunes – ne sont pas restés sans rien dire devant ce spectacle désolant : ils ont d’abord exprimé leur mécontentement par des sifflets et des chants avant de tourner le dos à la pelouse puis, en fin de partie, ils ont crié des « olé » à chaque touche de balle de l’adversaire. Au coup de sifflet final, le public hongrois a applaudi, presque célébré les joueurs amateurs qui composaient l’équipe adverse. Les ouvriers de Klaksvík ont joué le match de leur vie et leur qualification est indéniablement méritée face à Ferencváros qui devra sérieusement se remettre en question.
Ligue des champions de l’UEFA, 1er tour de qualification, match retour
FERENCVÁROSI TC–KÍ KLAKSVÍK (Îles Féroé) 0–3 (0-3)
Budapest, Groupama Aréna, 18 187 spectateurs. Arbitre principal : Smajc (Slovénie)
Buteurs : Frederiksberg (8e, 32e – le premier sur penalty), Kassi (45+3)
Le président fait part de sa « honte » puis limoge l’entraîneur
En sortant du stade, le président du club Kubatov Gábor a été interpellé par des supporters en colère. Il leur a assuré que cette défaite aurait « des conséquences » tant au niveau du staff que des joueurs. Puis il s’est epxrimé sur les réseaux sociaux :
« J’ai infiniment honte au nom de tout le monde. Le match d’aujourd’hui était indigne de Ferencváros. Nous en tirerons bientôt les conséquences. Merci pour tout aux supporters ».
Il n’a fallu attendre qu’une heure pour voir la première mesure prise par le club. Kubatov a annoncé en fin de soirée que « nous ne poursuivons pas le travail avec Stanislav Cherchesov ». Le technicien ossète quitte donc le neuvième arrondissement de Budapest après deux ans et sera remplacé par l’entraîneur adjoint Máté Csaba.
Néanmoins (et heureusement), le parcours européen de Ferencváros cette saison ne s’arrête pas si brutalement puisque le club est reversé en C4, en Ligue Europa Conférence, où il affrontera les Irlandais de Shamrock Rovers les 27 juillet et 4 août prochain. Ce duel sera l’occasion de « sauver les meubles » après l’immense désillusion.
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