En Hongrie et plus particulièrement dans une ville, le 14 décembre est un jour spécial. En effet, c’est à cette date là que l’on commémore le retour à la Hongrie par référendum de Sopron et de ses alentours, initialement donnés à l’Autriche en 1920.
Lors du Traité du Trianon qui a vu le démembrement de la Hongrie en 1920, la ville de Sopron était censée faire partie du Burgenland autrichien (Őrvidék en hongrois), c’est à dire l’extrême-ouest du Royaume de Hongrie. Sopron serait alors devenu la « capitale » de cette région qui aujourd’hui est considérée comme le grenier agricole de l’Autriche. Cependant, cette décision a provoqué des troubles car un certain nombre de Hongrois ont décidé de résister à l’occupation. Les deux pays ont alors trouvé un accord : le Protocole de Venise, conclu le 13 octobre 1921. Le texte prévoyait un référendum pour désigner à quel pays allait appartenir Sopron et huit communes avoisinantes, soit 257 km².
Le référendum s’est tenu le 14 décembre 1922 et s’est soldé par les résultats : un taux de participation de 89,5% donc une écrasante majorité en faveur de la Hongrie. A Sopron, 72,5% des électeurs ont choisi de rester en Hongrie. C’est pourquoi la ville a été appelée Civitas Fidelissima, « La ville très fidèle ». Ce titre symbolique est devenu la devise de la ville qui est inscrite sur ses armoiries. Depuis, la date du 14 décembre est fêtée en Hongrie comme le Jour de la Fidélité.
Les armoiries de Sopron (Wikipédia)
Il est intéressant de remarquer que c’est la seule révision territoriale faite du Traité du Trianon, malgré le fait que toutes les villes à proximité des nouvelles frontières (Szabadka, Kassa, Nagyvárad par exemple) avaient une population très majoritairement magyare. Pour ces dernières, aucun « jugement en appel » n’a été prononcé et sont devenues des villes de Serbie, Slovaquie ou Roumanie.
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